# Manager-Intelligence émotionnelle et leadership : 7 actions pour être un meilleur manager

03/04/2023
Intelligence emotionnelle
Comment faire pour être un manager doté d’une intelligence émotionnelle qualitative ? Un article écrit par Alcyone Guillevic à découvrir.

Vous êtes manager et incarnez même un certain leadership. C’est tout naturellement que vous développez quotidiennement votre intelligence émotionnelle, ce trait de personnalité qui vous définit depuis presque toujours et qui fait de vous un bon meneur.

Mais cette intelligence émotionnelle se travaille, en même temps que l’expérience personnelle mais aussi professionnelle évolue. Vous n’êtes certainement pas le même travailleur qu’il y a quelques années. Alors, les managers ont parfois l’envie de booster leur intelligence émotionnelle, de mieux comprendre les bases de cette capacité à détecter, comprendre et analyse leurs propres émotions et celles de leurs collaborateurs. 

Eviter les jugements manichéens

Le manichéisme repose sur l’idée qu’une personne, ici un manager, ne parvienne pas à nuancer son jugement. Les choses sont soit blanches, soit noires, bonnes ou mauvaises, réussies ou ratées.

Ce jugement tranché ne permet généralement pas de tirer des enseignements constructifs. Lorsque vous donnez une mission à votre équipe, il faut pouvoir accepter d’une part qu’ils puissent rencontrer des difficultés, que tout ne sera pas forcément comme vous l’espériez. D’autre part, il est essentiel que vous sachiez repérer les forces et les faiblesses que le projet soit une réussite ou non !

Il y a toujours du bon dans le moins bon. Même si le résultat attendu n’est pas au rendez-vous, il y a fort à parier que du positif puisse ressortir de cet « échec » : la communication entre les collaborateurs, un support de travail, un mode de fonctionnement, la gestion générale du projet, la gestion du stress, etc.

Lorsqu’un management participatif est mis en place au sein d’une organisation, n’oubliez pas que tout le monde réussit ensemble, ou tout le monde échoue ensemble. Se focaliser sur les zones d’amélioration plutôt que les « échecs », mais aussi sur les forces de chacun, les efforts fournis, sont des bons moyens de s’améliorer, tous ensemble. Vous boostez par ailleurs la motivation de votre équipe, leur implication, leur envie de mieux faire en les soutenant.

Réunir les forces de chacun pour réussir

Ensuite, pour améliorer votre intelligence émotionnelle, il faut impérativement comprendre que seul, vous n’arriverez jamais à réussir autant qu’en équipe. Chaque collaborateur avance main dans la main avec les autres. Les forces des uns compensent les faiblesses des autres. Chacun met sa pierre à l’édifice pour atteindre un objectif commun.

Pour améliorer votre intelligence émotionnelle, vous avez tout intérêt à vous rapprocher de votre équipe, à identifier les atouts de chaque collaborateur. Pour cela, il faut apprendre à les connaître, prendre le temps de découvrir leur expertise, les écouter, les soutenir pour qu’ils révèlent d’eux-mêmes tout leur potentiel.

Vous serez alors capable de déceler le meilleur dans chaque situation, de prendre des décisions plus facilement car vous saurez sur qui compter, de quelle manière, et quand.

Faire preuve d’assertivité

L’assertivité n’est autre l’attitude, la posture d’affirmation de soi que vous incarnez, dans le respect et la considération de l’autre.  Cela signifie que vous êtes un manager capable de dire « non« , sans pour autant engendrer un sentiment d’insécurité, d’inconfort, d’irrespect chez votre collaborateur.

Cette assertivité va grandement vous servir pour gérer les conflits, mais aussi pour guider votre équipe sans lui donner le sentiment que vous faites preuve d’autoritarisme. Vos collaborateurs comprennent que vos choix ne sont pas liés aux personnes qu’ils sont, mais à des facteurs extérieurs.

Etre un manager assertif se travaille, pour garantir des liens apaisés au bureau, mais aussi pour asseoir votre position de leader. Aussi, c’est une manière de mieux exprimer ses émotions dans des situations plus difficiles grâce à la communication positive. Par exemple, en cas de crise entre deux collaborateurs, de tensions ou d’un dialogue de sourds, invitez-les à s’exprimer de cette manière : Je me sens X (émotion) quand tu agis/dis/réagis X. C’est une manière non accusatrice de communiquer qui invite à une meilleure compréhension de l’autre.

Se remettre en question régulièrement

Chaque individu, quel qu’il soit, évolue avec le temps, les expériences, les réussites et les échecs. L’introspection est alors un mécanisme naturel que les personnes activent pour mieux se comprendre, s’améliorer, analyser leur comportement.

Cette remise en question est essentielle, qui plus est lorsque vous êtes manager. Ce statut hiérarchique ne vous exempte pas de faire des erreurs, de ne pas communiquer correctement, de prendre de mauvaises décisions. Tout simplement parce que vous êtes humain !

Alors, se remettre en question de temps en temps est idéal pour booster votre intelligence émotionnelle. Bien sûr, cette introspection ne remet absolument pas en question votre valeur, bien au contraire. C’est justement le moyen le plus efficace de vous améliorer, de profiter de vos forces, d’identifier vos faiblesses, vos zones d’inconfort pour faire mieux.

Au sein d’une équipe bienveillante et dynamique, vous pouvez demander l’avis de vos collaborateurs. Par exemple, il peut s’agir d’un sujet à aborder lors de l’entretien individuel annuel : questionner vos collaborateurs sur votre manière de communiquer, de gérer les crises, sur votre façon de reconnaître et estimer le travail des uns. Vous pourrez aussi demander si des zones d’amélioration ont été identifiées, si au contraire, ils se sentent en sécurité, estimés grâce à certaines actions ou certains mots. Donnez la possibilité aux personnes qui vous côtoient quotidiennement d’exprimer leurs ressentis, avec bienveillance. N’oubliez pas que votre perception n’est peut être pas celle des autres ! Avoir une idée de la manière dont votre équipe vous voit est excellente pour booster votre confiance, définir ce qu’ils apprécient chez vous, et vous réadapter à leurs besoins parfois personnels.

Ne pas interpréter

Il s’agit de l’un des 4 accords toltèques : ne pas supposer, ne pas interpréter. Entre le moment où le message est transmis à une personne et le moment où il est réceptionné par une autre, il peut y avoir une transformation du sens, une interprétation qui s’opère.

L’interprétation est souvent effectuée à tort. Le manque de confiance, la plupart du temps, nous pousse à toujours penser au pire, à se dire que l’on dérange, que l’on blesse, que ce qui est dit ou fait n’est pas à la hauteur. Surtout à l’heure du numérique où les échanges par mails, par SMS, par messagerie professionnelle ne révèlent pas l’âme des mots, le ton donné à la phrase.

Pour éviter de se mettre trop de pression sur les épaules mais aussi pour se prémunir d’un stress inutile, il est important d’apprendre à prendre de la distance avec les suppositions. Un fait est un fait. Surtout lorsque vous avez établi un management participatif fondé sur la bienveillance et la communication. Ainsi, pour booster votre intelligence émotionnelle, ne tirez jamais de conclusion hâtive, surtout dans les relations humaines. Et si le doute persiste, allez à la rencontre de vos collaborateurs et demandez-leur de vous en dire plus, posez-leur vos questions pour vous libérer de pensées ou émotions négatives. Cela facilite les liens entre chaque partie, vous boostez la communication interne et vous créez une ambiance de travail conviviale et sincère.

Faire de votre mieux

C’est un conseil qui peut paraître assez simple. Pourtant, il s’agit d’un principe de vie qui permet de gagner en intelligence émotionnelle. Chaque personne de votre équipe, vous-même, le manager, faites toujours de votre mieux.

Faire de son mieux signifie avoir mis toutes les chances de votre côté pour réussir une mission, atteindre un objectif de chiffre d’affaires, réglé un conflit, félicité un collègue. Dès lors que vous travaillez avec votre cœur et votre âme, dès lors que vous propagez cette passion dans chaque membrane de votre organisation, vous permettez à chacun de donner le meilleur de lui-même.

La vie, professionnelle et personnelle, est un apprentissage de chaque instant. Tant que vous vivrez, vous apprendrez. Les erreurs font partie du cheminement, tout comme les réussites. D’ailleurs, il faut avoir conscience des erreurs pour prendre la mesure des réussites ! Faire de son mieux, c’est aussi savoir valoriser le travail mené, quel qu’il soit, pour avancer et surtout pouvoir tirer des enseignements de chaque expérience. Faire de son mieux, avec les moyens à disposition, les ressources disponibles au bureau. Cela vous permettra à terme, de proposer des objectifs véritablement SMART à vos équipes, en accord avec le meilleur d’eux-mêmes.

Sortir de l’inconfort du confort

Enfin, pour booster votre intelligence émotionnelle, il est capital de sortir de l’inconfort du confort. L’inconfort du confort, c’est cette situation dans laquelle un individu se persuade d’être à sa place, d’agir correctement, alors que cela ne le stimule pas forcément, ne le rend pas profondément heureux. Il est dans une certaine routine, qui fonctionne. Sortir de ce confort, finalement confortable car rassurant, c’est accepter le changement, l’inconfort car méconnu. Dans le monde du travail, il s’agit alors de se challenger, d’aller à la rencontre de la nouveauté, de proposer de nouvelles choses, d’essayer, d’oser. A la clé, une transformation telle que l’on découvre la magie du confort dans l’inconfort. Les émotions, l’engagement, les ressentis seront bien plus intenses dans une situation inconfortable, qui mobilise beaucoup d’énergie, qui bouscule. N’avez-vous jamais ressenti une fierté immense en réalisant quelque chose de fou, comme simplement avoir dit « non » et l’assumer ? Ne vous êtes-vous jamais senti comme en apesanteur après avoir osé prendre la parole en public pour la première fois ? Après avoir signé votre premier contrat ?

L’inconfort booste. L’inconfort doit devenir une force pour sortir de cette zone « de confort », afin de révéler le meilleur de vous-même, vous inspirer, vous guider. Oser, c’est prendre des risques, car vous ne savez pas ce qui vous attend. Et votre management vous a donné l’opportunité d’être entouré de collaborateurs prêts à trouver la clé de l’inconfort pour le transformer en confort, grâce à un travail d’équipe sincère, et l’intelligence émotionnelle développée en chacun d’eux. Au-delà d’être un véritable leader, vous incarnez un certain modèle pour vos collaborateurs. (Crédit photo : iStock)

Retrouvez l'intégralité de l'article ici

Partage